New-York, Madison Square Garden, 19 mai 1962. Une blonde pulpeuse ôte son manteau blanc d’hermine pour se dévoiler moulée dans une robe incroyable couleur chair, avant d’entonner avec sensualité, face aux 15 000 invités, aux caméras et aux yeux ébahis des téléspectateurs du monde entier, un « Happy Birthday » pour les 45 ans de son amant qui n’est autre que le président des Etats-Unis, John F. Kennedy. Trente secondes entrées dans la légende et qui auront suffi à déclencher une pluie de rumeurs au sujet de la liaison entre la star et le président. Le ton intime de la chanteuse et sa façon de marquer l’arrêt avant de prononcer le « Mr President », sussuré, presque soupiré, ont enflammé le public.
De couleur chair, brodée de 2 500 cristaux, la robe avait été cousue à même le corps de l’actrice peu avant qu’elle n’entre en scène. Elle épousait parfaitement son corps voluptueux, ne supportant aucun sous-vêtement. Marilyn voulait « faire son effet » ce jour-là. Elle avait commandé cette robe au couturier Jean Louis, précisant qu’elle voulait que ce soit « une robe historique ». Sans doute avait-elle un peu forcé sur une quelconque boisson alcoolisée pour se donner du courage. Ce même courage qu’il a fallu à Jackie Kennedy pour encaisser cet affront public mondial. Dès le lendemain, elle prend son téléphone pour appeler la star et lui passer un sacré savon. Trois mois plus tard, Marilyn décédait d’une overdose de barbituriques. Elle aurait eu 90 ans cette année. L’année suivante, le président Kennedy était assassiné.
Cette robe sera mise aux enchères le 17 novembre 2016 à Los Angeles par la maison Julien’s Auction pour une valeur estimée entre 2 et 3 millions de dollars. Elle sera exposée avant la vente, pour les petits chanceux qui passeraient dans le coin, du 25 septembre au 22 octobre, au centre d’art Mana Contemporary à Jersey City dans le New Jersey, puis du 29 octobre au 6 novembre en Irlande au Museum of Style Icons de Newbridge et enfin du 11 au 19 novembre à Los Angeles chez Julien’s Auction. Elle avait déjà été vendue une première fois en 1999 chez Christie’s à l’homme d’affaires et financier Martin Zweig pour la somme de 1,3 million de dollars. Celui-ci étant décédé, les gestionnaires de son héritage ont décidé de la remettre en vente. Une autre de ses robes iconiques, celle du film « Certains l’aiment chaud » sera également mise aux enchères l’automne prochain.