La France sera représentée aux Oscars 2016 dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère » par « Mustang » (2015), réalisé Deniz Gamze Ergüven en turc. L’histoire de cinq sœurs assignées à résidence par leur famille dans l’attente d’un mariage forcé pour avoir joué avec des garçons sur le chemin de l’école. Encensé par la critique et le public, avec 440.000 entrées depuis sa sortie, prix du meilleur scénario à Stockholm, nommé aux Golden Globes, ce film présenté à Cannes a été choisi par la France pour la représenter après que la Turquie ait opté pour « Sivas » de Kaan Müdjeci, Prix Spécial du Jury au Festival de Venise. L’histoire d’un jeune garçon et de son chien, Sivas, accidentellement blessé.
Cinq films seulement seront nommés et à ce jour (21 décembre) encore neuf sont en compétition sur un total de 80 en début de parcours. Une belle réussite pour la réalisatrice franco-turque dont c’est là le tout premier film. Mais il faudra attendre le 14 janvier 2016 pour connaître la sélection officielle. Pour rappel, 70 films ou personnalités françaises ont été distingués en 87 éditions. Depuis 1957, chaque pays envoie un film qui le représente. Il y eut « Jeux interdits » de René Clément en 1953, « Mon Oncle » de Jacques Tati en 1959, puis Truffaut, Demy, Clouzot, Lelouch, Rohmer, Leconte, Jeunet et plus proche de nous Haneke, Audiard, Bouchareb.
De 1949 à 2015, la France a été nommée 54 fois, avec certaines années deux films nommés sur les cinq sélectionnés. 15 films parmi les 54 nommés ont reçu l’Oscar tant convoité. Le seul réalisateur à avoir été deux fois lauréat de cette catégorie fut René Clément, le seul à avoir réussi un doublé avec « Au-delà des grilles » en 1951 et « Jeux interdits » en 1953. La très convoitée shortlist des cinq nommés n’a été accessible dernièrement à la France qu’en 2010 avec « Un Prophète » de Jacques Audiard et la statuette gagnée pour la dernière fois en 1993 avec « Indochine » de Régis Wargnier. Catherine Deneuve n’y est sans doute pas étrangère.
« Mustang » fera face au très beau « Fils de Saul » du Hongrois Lazlo Nemes, également présenté à Cannes et au magnifique « Labyrinthe du Silence », tous deux sur l’holocauste, le premier vu de l’intérieur d’un camp de concentration, le second vu du regard d’un jeune procureur dans les années 1965, vingt ans après les faits. Quant à « Sivas », le choix turc, il n’a pas été retenu parmi les neuf derniers en lice.
Bande Annonce Mustang :
Trailer Sivas :