Ils sont morts parce qu’ils étaient humoristes, dessinateurs, caricaturistes, journalistes. Ils sont morts parce qu’ils croyaient à la liberté d’expression, à la démocratie, à la laïcité.
Ils sont morts parce qu’ils étaient juifs, catholiques, bouddhistes, musulmans, agnostiques.
Ils sont morts parce qu’ils étaient jeunes, parce qu’ils étaient vieux, parce qu’ils aimaient se retrouver entre amis à boire et à manger en terrasse.
Ils sont morts parce qu’ils allaient à des concerts, parce qu’ils aimaient la musique et la fête.
Ils sont morts parce qu’ils s’amusaient, parce qu’ils riaient, parce qu’ils parlaient de tout et de rien.
Et puis ils sont morts aussi parce qu’ils étaient homosexuels, trans, bi, travestis ou lesbian.
Ils sont morts d’avoir pu choisir quelle vie ils souhaitaient, avec qui baiser, sucer, enculer, aimer, parler, s’enivrer, jouir.
Ils sont morts tous autant qu’ils sont parce qu’ils étaient libres de danser, chanter, lever les bras en l’air s’ils en avaient envie.
Ils sont tous morts pour la même raison.
Ils sont morts parce qu’ils célébraient la vie, cette vie, la seule, brève, fugace, faite de courts instants de bonheur qu’il faut savoir cueillir comme on cueille les cerises.
Ils sont morts parce qu’ils espéraient, parce qu’ils croyaient tous à la lumière et aux forces du bien.
Ils sont morts parce qu’ils étaient en vie, que ceux qui les ont tués vivent quant à eux dans la peur, la colère, les ténèbres, et n’aspirent plus à rien d’autre que le silence et le froid du tombeau.
Notre monde était arc-en-ciel…