Marilyn Monroe (1926-1962) est certainement la star la plus photographiée de toute l’histoire du cinéma. André de Dienes, Milton Greene, Philippe Halsman, Eve Arnold, Cecil Beaton, Richard Avedon, Sam Shaw, Ed Feingersh, George Barris, Bert Stern… les meilleurs photographes de son temps l’ont immortalisée, faisant de Marilyn l’icône absolue.
A travers une soixantaine de tirages photographiques, principalement issus de collections privées, et de nombreux supports multimédia, l’exposition « Marilyn » raconte l’histoire de la relation particulière que Marilyn Monroe a toujours entretenue avec la photographie et les photographes. Une relation centrale dans la construction de son image mythique.
Plus encore que la caméra, Marilyn aimait l’appareil photo et les photographes le lui rendaient d’ailleurs bien. On sait combien Marilyn Monroe s’est prêtée au jeu de la célébrité, renvoyant à chaque paparazzi un sourire éclatant. Très jeune, elle dévore les magazines de cinéma dont les photos idéalisées éveillent son intérêt pour la photographie. Débutant comme modèle puis comme pin-up, elle comprend vite le pouvoir de l’image, dont elle a besoin pour lancer sa carrière cinématographique, et s’en empare. Sa photogénie exceptionnelle et son travail intensif avec les photographes hollywoodiens les plus réputés portent vite leurs fruits et elle apparaît en couverture de nombreux magazines, contribuant au développement de sa popularité comme de son érotisme. C’est sous l’objectif des photographes publicitaires des studios que Norma Jean Baker, petite fille à l’enfance difficile, devient Marilyn Monroe, la star. Les médias construisent l’image toute faite d’une femme joyeuse, radieuse. Or Marilyn est multiple, complexe. Car l’icône a deux faces : celle, solaire et lumineuse, de la blonde et celle, plus sombre, d’une jeune femme perfectionniste, fragile et vulnérable.
Marilyn noue un dialogue de confiance avec les photographes, plus qu’avec les journalistes ou même les réalisateurs. Elle initie très régulièrement des séances de photographie pour façonner elle-même son image et se défaire du rôle dans lequel l’enferment les médias et les studios hollywoodiens, la Fox en particulier. Marilyn tient à contrôler chaque image – comme sur ces planches contacts de la « Dernière Séance » de Bert Stern, présentée en fin d’exposition, où elle barre les clichés qui lui déplaisent. C’est cette co-construction de son image, révélant la maîtrise du photographe autant que la sienne, qui est ainsi donnée à voir.
Marilyn : I Wanna Be Loved By You
Du 22 octobre 2016 au 1er mai 2017
Caumont Centre d’Art, Aix-en-Provence
Bert Stern, la Galerie de l’Instant