Jean-Claude Taddéi et son épouse Lorine Bost se sont lancés dans le vin un peu par hasard, mais aussi beaucoup par passion. Jean Claude avait cette idée en tête depuis bien longtemps. Manquait simplement l’opportunité, ce petit coup de pouce que la vie, les cieux, le destin, appelez cela comme vous voudrez, vous offre comme un cadeau.
C’est lors d’une soirée entre amis, au détour d’une conversation, que l’un des invités annonce à la cantonade être à la recherche d’un locataire pour sa vigne. quatre ans et trois millésimes plus tard, les bouteilles de Maison Jaune trônent sur les tables du restaurant « Arpège » du chef triplement étoilé Alain Passard (millésime 2013).
Alain Passard : « J’ai choisi ce vin car il s’inscrit dans une démarche de culture raisonnée et qu’il est produit par un artisan vigneron passionné. Il a une robe profonde, un nez intense et complexe : poire, pâte de coing sur fond de cire d’abeille et une touche anisée. La bouche est grasse et longue, et une finale tonique sur la minéralité »
Un vin, c’est une terre, un cépage (le Chenin Blanc), la météo, un savoir-faire, mais aussi beaucoup, beaucoup de travail sur le terrain, dans la vigne. Le vin Maison Jaune est un Savennières Appellation Contrôlée. C’est un vin Bio cultivé sans herbicides, élevé en fûts de chêne (18 mois en barrique), sans autre apport que celui du temps qui fait son œuvre, avec des doses de sulfites très inférieures à celles tolérées pour les vins Bio. A l’oeil, c’est une robe profonde, de couleur paille à or aux reflets ambrés. Au nez, ce sont d’abord les notes boisées-vanillées qui apportent un arôme fin, élégant et suave. Ensuite, la réglisse douce et la torréfaction apparaissent. Puis ce sont les fruits, la pêche, le coing, avec quelques petites notes d’agrume, citron, pamplemousse qui complètent ces premières impressions. Et enfin, une légère touche de tilleul-citronnelle. Sur Saint poêlées, gambas, crevettes, avec le saumon mi-cuit fumé, le saumon gravlax ou bien un boudin blanc et ses pommes au beurre, un foie gras poêlé, pour accompagner un chèvre sec ou un vieux comté, le Maison Jaune se mariera merveilleusement à vos plats.
Maison Jaune, c’est aussi un rêve devenu réalité, une aventure humaine, des centaines d’heures de travail, de recherche, de lecture et de discussions. Une affaire de couple, de famille, d’amis autour de grappes dorées par le soleil sur un coteau angevin plein de douceur, dans le petit village de Bouchemaine. On pense à Du Bellay, à la BD de Davodeau « Les Ignorants », à l’histoire très riche de ce vin que la comtesse de Serrant fit connaître à la cour de Napoléon Ier, aux seulement 37 viticulteurs (dont une dizaine qui ne font que du Savennières) qui, en aval d’Angers, sur la rive droite de la Loire, cultivent ce grand cru parmi les trois de l’Anjou, voisin des Coteaux-du-Layon, héritiers d’une tradition datant de l’époque romaine et des abbayes célèbres du Moyen-Age. Il fallait en avoir du courage et de la foi pour se lancer du jour au lendemain dans la culture de la vigne sur ce petit pré-carré de 21,01 km², avec seulement trois communes, face à des châteaux aussi réputés que le « Domaine aux Moines » de Monique et Tessa Laroche, celui de Damien Laureau ou Eric Morgat. Lorine et Jean-Claude Taddéi l’ont fait. Ils se sont lancés avec pour seul bagage leur amour et leur confiance l’un en l’autre. Et c’est une parfaite réussite.