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Voici une BD d’hommes, pour hommes, avec des hommes. Très peu de femmes dans ce premier opus d’une série de quatre, ou alors avec des rôles plus que secondaires. La guerre, des pirates, le désert… et l’amitié à la vie à la mort.

Le pitch… En Corse, sur une colline sous le soleil, à l’ombre des pins, un petit garçon demande à son grand-père de lui raconter une histoire : la sienne. Et celle du prince du Djebel. Tout commence il y a longtemps, dans les tranchées de la guerre 1914-18…

On est pris dans le rythme de l’histoire dès les trois premières pages et on ne parvient plus à lâcher la BD pendant toute l’heure que dure la lecture. Le choix des angles de vue n’y est pas étranger. Très souvent, on part d’un plan panoramique pour petit à petit, comme un zoom, finir sur un très gros plan, avec tout juste l’onomatopée pertinente qui crée l’ambiance du contexte. Rien de plus. Mais suffisamment pour qu’on se retrouve projeté au cœur des vignettes, dans le ventre de l’histoire.

A cela s’ajoutent des textes d’une très grande qualité, due sans doute à une relecture sérieuse et travaillée. Car on sent le façonnage minutieux derrière chaque planche : historique pour les décors et les costumes, littéraire aussi avec des comparaisons élégantes, dans la recherche des caractères, y compris des personnages secondaires, qui tous ont, même si leur passage n’est que furtif, une vraie personnalité. Ce qui fait qu’on s’y attache, et donc, qu’on prend notre temps pour lire. Parfois, une simple allusion suffit à tout expliquer : « Toi, avec ta gueule de cauchemar, tu peux pas comprendre ». Ou encore : « Si on reste, on va se faire pulvériser comme du cacao ».

Les références sont légion. Et les idées glissées dans le scénario pour partir d’anecdotes, afin de nous amener à l’important, sont astucieuses, drôles et malignes (le hérisson alcoolique ou le cheval dévoré par la vermine). Une façon intelligente de raccrocher le lecteur tout en évitant les descriptions lentes et fastidieuses et aussi, de tout suggérer sans expliquer.

Pour finir, on ne peut qu’accrocher à cette histoire d’aventuriers qui lâchent tout pour partir loin. Les rêves nous sauvent la vie : « T’as des fers aux pieds, mon ami. Si tu fais rien pour les enlever, ton rêve, c’est juste une chimère ».

Calixte et Léon vont se retrouver au Maroc, plongés en pleine guerre coloniale du Rif qui opposa les tribus aux armées françaises et espagnoles. D’abord pour s’enrichir par la vente d’armes, puis comme meneurs d’hommes et princes du Djebel. Léon et Calixte, deux hommes aux destins parallèles, deux amis, deux compatriotes que rien ne séparera. Une histoire d’amitié, de fidélité, de principes et d’idéal.

 

 

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L’Or et le Sang Episode 1 : « L’appel du large »

Editions 12 bis puis Glénat de 2009 à 2014

✓ Fabien Bedouel (dessinateur / story-board)

✓ Merwan (dessinateur / encrage)

✓ Maurin Defrance (scénariste)

✓ Fabien Nury (scénariste)

✓ Sandrine Bonini (coloriste)

✓ Alice Bohl (coloriste)

 

 

Pour aller plus loin

 Glénat

 Glénat BD

 

 

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