Face à l’avancée du coronavirus, les street-artists donnent à voir tout leur talent sur les murs de la planète. D’Europe au Brésil, en passant par les Etats-Unis, l’Inde, l’Afrique et l’Amérique latine, ils ont souvent réalisé leurs oeuvres juste avant les injonctions de confinement, à l’image du Parisien C215. Et parce que les rues sont depuis désertées, toutes ces merveilles auront peu l’occasion d’être admirées de près. Voici donc un tour du monde des plus belles fresques que nous avons dénichées pour vous.
C215 (Paris)
Premier street artist à nous livrer sa vision de l’épidémie, l’artiste parisien C215 a lancé une édition d’art de son « Amour au Temps du Coronavirus » au profit de la Fondation des Hôpitaux de France, « Pour soutenir le personnel hospitalier en première ligne dans la lutte contre le COVID-19 ».
Portraitiste de rue temporaire, armé de sa bombe et de son spray, C215 redonne aux murs gris et sales un nouveau souffle esthétique. Il les habille de portraits colorés, réalisés au pochoir ou à main levée. Ses modèles ? Sa fille, Nina, bien souvent, mais aussi de nombreux anonymes qui peuplent les quartiers qu’il arpente inlassablement, à la recherche du spot parfait.
Fake (Amsterdam, Pays-Bas)
« Super infirmière, c’est son titre. J’ai peint cette « ode » aux professionnels de santé autour du monde ! », a commenté sur Instagram le street-artist allemand Fake, basé à Amsterdam.
Fake est né le 15 mai 1980 et pratique le graffiti depuis plus de vingt ans. Ayant grandi dans un environnement gris et ennuyeux, il a vite ressenti le besoin de faire sourire les visages des autres par le biais de l’ironie et de l’humour. Après avoir découvert le pouvoir du pochoir, il en est finalement tombé accro. Autodidacte, Fake a commencé à expérimenter et à combiner les styles dès ses débuts, pour parvenir à une signature graphique unique.
Pobel (Bryne, Norvège)
« En ces temps difficiles, j’espère que cette pièce peut être une contribution positive et apportera de la joie. Soyez prudents et prenez soins les uns des autres », a écrit Pøbel, en précisant le titre de l’oeuvre : « Lovers ».
Originaire d’Oslo en Norvège, Pøbel a commencé à utiliser des pochoirs à la fin des années 90, pour ensuite peindre des fresques en extérieur dans le courant des années 2000. Mais la Norvège ne comportant pas de très grandes agglomérations, Pøbel s’est vite senti à l’étroit et a eu l’idée d’amener la culture urbaine à la campagne, là où on ne l’attend pas.
Hijack (Los Angeles, Californie)
« En tant qu’humains, nous aimons penser que nous sommes maîtres de notre propre coin de l’univers. Mais de temps à autre, une entité microscopique vient nous rappeler que nous ne le sommes pas », commente Hijack.
Né à Los Angeles, Hijack s’est imposé en quelques années comme l’un des artistes les plus prometteurs du street art. En avril 2013, à 20 ans, alors qu’il expose dans la prestigieuse galerie Mead Carney à Londres, Hijack y est encensé par la critique et considéré comme le nouveau Banksy. La même année, son exposition au Mexique est prolongée de plusieurs mois, et la galerie Moretti & Moretti présente ses œuvres à la manifestation « Street & Pop ». En 2014, une exposition en solo lui permet de donner à voir et à rêver de nouveaux horizons.
Nello Petrucci (Pompei, Italie)
Un collage baptisé « Sweet Home » représentant la famille Simpson… et pour nous rappeler de rester à la maison (regardez les trois images en suivant la flèche à droite).
Pour Nello Petrucci, les coupures de journaux, les photographies et les affiches de films sont le point de départ d’un monde à plusieurs niveaux. Ses œuvres allient collage et peinture, de façon unique. À partir des compositions et des graphiques solides qu’il appelle des « images capturées », Petrucci décompose ces images en leurs composants et les rassemble de nouveau, en nous offrant d’autres perspectives.
RBS Crew (Sénégal)
Le collectif sénégalais RBS Crew a choisi de mettre ses bombes de peinture au service de la lutte contre le coronavirus. Il multiplie les fresques de prévention avec un rappel des gestes barrières, comme ici (faites défiler les différentes photos en suivant la flèche).
https://www.instagram.com/p/B-FAGnGnUeF/?utm_source=ig_embed
Darion Fleming (Charlotte, Etats-Unis)
« Pure’ll Gold » (Notez le message « Nouveau ! Disponible nulle part » sur le flacon de cette splendide fausse publicité de gel hydro-alcoolique). « J’espère que cela pourra offrir un peu de soulagement comique dans cette période grave et éprouvante pour l’humanité. Restez à l’abri, restez en bonne santé et restez créatifs », a écrit Darion Fleming sur Instagram.
Tyler (Mumbai, Inde)
« Keep calm and corona », a simplement écrit l’artiste Tyler.
Onemizer (France)
« L’amour est la clé », a écrit l’artiste français Onemizer, alias Cyril Valade.
Onemizer puise son inspiration dans les classiques du Pop Art tels que Basquiat, Warhol… ainsi que plus simplement dans sa vie quotidienne, ce qui l’entoure, et dans la scène street art. Il aime travailler les lettrages, revisiter les portraits de personnalités ou objets qui ont marqué l’Histoire ou son histoire personnelle.
TV Boy (Barcelone, Espagne)
Le street-artist italien TV Boy a réalisé cette oeuvre à Barcelone. « Divided We Stand, United We Fall », a-t-il écrit, ajoutant #Stay Home. En détournant cette image de l’Oncle Sam (qui personnifie les Etats-Unis), il a souhaité critiquer le président Trump qui a tardé à admettre l’ampleur de la crise sanitaire. En inversant le slogan habituel : « Restons unis, divisés nous tombons » en « Restons divisés, ensemble nous tombons », il souligne la nécessité de la distanciation sociale.
Jilly Ballistic (Brooklyn, New York, Etats-Unis)
« Un autre nouveau normal », a écrit l’artiste américain Jilly Ballistic autour de ce collage réalisé à New York, qui appelle avec humour à la distance sociale.
Gnasher (Essex, Angleterre)
« A la vôtre, restez en sécurité… Je ne mange pas de pâtes ni ne m’essuie le cul ce soir… mais j’ai plein de bières », a écrit cet artiste anglais. #washyourhands
Pony Wave (Venice Beach, Los Angeles, Californie)
« J’ai réalisé ce mural il y a plusieurs jours. Maintenant je reste à la maison, comme tout le monde », a tenu à préciser la street-artist Pony Wave. « Restez à l’intérieur, s’il-vous-plaît ! Je promets de revenir à Venice lorsque ce sera terminé et de peindre ».
Airá Ocrespo (Brésil)
« Masque de Bolsonaro contre le coronavirus », a écrit l’artiste brésilien Airá Ocrespo sur son oeuvre. « Menteur, psychopathe, répugnant, vil, mesquin… », le street artist brésilien n’a pas de mots assez durs pour qualifier le président brésilien Bolsonaro dans son post Instagram. « Vous pouvez ajouter votre pire insulte contre cette crapule », conclut-il.
Muckrock (Miami, Etats-Unis)
L’artiste californien Muckrock a réalisé cette oeuvre représentant Anna Nicole Smith avec un masque barré du mot « Peur », alors qu’il se trouvait à Miami au début de la panique des Américains devant l’arrivée du coronavirus. Pourtant, a-t-il écrit dans son post, « Miami est un bon endroit pour être en confinement ».
Teachr1 (Miami, Etats-Unis)
Sans commentaire…
The Rebel Bear (Glasgow, Ecosse)
« Un jour viendra où les masques pourront tomber, les frontières réouvriront et les connexions pourront reprendre – espérons-le plus fortes que jamais. Plein d’amour et prenez-soin de vous », a écrit l’artiste écossais.
Source : France Info