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Il y a trente ans, « Le Grand Bleu » de Luc Besson était présenté au festival de Cannes, avant d’enchanter plus de neuf millions de spectateurs en France. Un film devenu culte, et qui nous livrait une évocation très romancée de l’histoire de Jacques Mayol. Un documentaire revient aujourd’hui sur la vraie vie du célèbre plongeur.

 

 

Trente ans après le succès du « Grand Bleu » de Luc Besson, Jean-Marc Barr prête à voix au documentaire « L’homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol » de Lefteris Charitos, sorti en salle mercredi 30 mai. Le film nous propose ainsi un voyage sur les traces de ce précurseur de la cause écologique et raconte la vraie vie de cet homme qui aura tout sacrifié à sa passion pour la mer.

Jacques Mayol a suscité bien des vocations, fait rêver avec ses plongées dans les abysses, tout en nous ouvrant les yeux sur la beauté et la fragilité des océans. Mais le Jacques Mayol du « Grand Bleu » n’est pas le bourlingueur, bohème, né à Shanghai en 1927 et qui s’est donné la mort en 2001, dans sa maison de l’île d’Elbe.

Ce documentaire rétablit la vérité, celle d’un homme qui se rêvait dauphin, avec ses parts d’ombre, le premier à franchir la barre des 100 mètres en apnée en 1976. Quand sort le film de Luc Besson en 1988, Mayol a 61 ans, il est d’une autre époque et vit mal le succès du « Grand Bleu » qui éclipse sa propre vie. Jean-Marc Barr qui a joué son personnage à l’écran, prête sa voix au documentaire, dans lequel il lit des extraits du livre de Mayol, « Homo Delphinus ».

 

« La mer est à l’origine de la vie. A la contempler, on éprouve un sentiment d’harmonie. »

 

« Personne ne s’attendait à un tel succès pour « Le Grand Bleu », à tel point que lorsque les gens évoquaient Jacques Mayol, ils voyaient ma gueule et plus la sienne, tant le succès du film a éclipsé l’identité du vrai bonhomme… Le documentaire remet les pendules à l’heure, car l’histoire de ce vrai bonhomme est bien plus intéressante que celle du personnage que j’ai incarné. » (Jean-Marc Barr à propos de Jacques Mayol)

« Jacques m’a fait un cadeau exceptionnel en me permettant de camper son personnage. J’ai appris l’apnée mais le film m’a surtout aidé à choisir mon chemin, ma route, en tant qu’acteur. Aujourd’hui, après trente ans de métier, je pense que « Le Grand Bleu » est un film qui inspire toujours autant, qui continue à faire vibrer en nous ces émotions que nous avons ressenties à l’époque en le faisant, mais qui surtout célèbre un homme qui a encore un message très important à faire passer. » (Jean-Marc Barr à propos du « Grand Bleu »)

« Soudain, cette chose si sensuelle qu’est la mer nous ouvre les portes d’une forme de spiritualité, quand on est dans ses profondeurs. Et là, ça n’est plus l’intellect qui nous guide, mais l’esprit… Ce qui restera quand on sera mort, en quelque sorte. Cette chose qui devient physique et poétique à la fois, quand on surplombe ce bleu immense, qu’on y plonge et qu’on entre dans cet univers qui nous emporte, c’est vraiment me mettre au contact de ma propre insignifiance… D’un coup, je peux imaginer ma mort. Ca n’est peut-être qu’un fantasme, mais l’expérience est tellement sensuelle et spirituelle. » (Jean-Marc Barr à propos de la mer)

 

Et c’est un personnage insaisissable qu’on découvre dans « L’homme dauphin, sur les traces de Jacques Mayol ». Un homme libre, qui a vécu en Chine, au Japon, en Suède, aux Etats-Unis, qui a abandonné femme et enfants quand il découvre les dauphins, qui a connu un immense chagrin d’amour lorsque sa compagne Gerda a été assassinée en 1975 en Floride. Mayol a été chauffeur pour stars à Hollywood, il a joué de son charme, s’est initié passionnément au yoga, un personnage hors norme qui a souffert de la solitude, alors qu’il fuyait le monde dans les grandes profondeurs des océans.

 

« Chaque être humain, mais plus particulièrement quelqu’un comme Jacques Mayol, a en lui sa part de génie et en même temps d’horreur. Jacques a décidé d’assouvir sa passion, jusqu’au bout, mais il a fait beaucoup de dégâts autour de lui. Il a sacrifié sa femme, son garçon et sa fille. Il a vécu par instinct, comme un jeune homme de 20 ans, jusqu’à 70 ans… You can beat everybody but not father time. On peut leurrer tout le monde, sauf le père-temps. »

« Et il s’est retrouvé à un moment avec le corps qui ne suivait plus. Et surtout seul… La liberté a un prix. Se retrouvant ainsi, soit il assistait à sa lente décomposition, soit il se plongeait lui-même dans cet état qu’il avait recherché toute sa vie. Il s’est pendu, peut-être pour ressentir une dernière fois cette ivresse des profondeurs. On s’est parlé deux semaines avant sa mort, j’écoutais ce qu’il me disait, mais je n’avais pas de solution à lui apporter…. » (Jean-Marc Barr à propos de Jacques Mayol)

 

« Imaginez à présent que vous êtes un dauphin… Libre de vivre au gré de vos besoins. Il y a un dauphin qui dort en chacun de nous. »

 

« L’homme est à la recherche de ses origines. Et depuis une vingtaine d’années, il me semble avoir découvert que l’homme est finalement beaucoup plus aquatique qu’on ne le pensait. » (Jacques Mayol)

 

 

 

 

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