« La Mort de Staline » est une BD inspirée de faits réels, publiée en 2010 aux Editions Dargaud, sur un scénario de Nury Fabien et des dessins de Robin Thierry. Elle décrit la folie furieuse d’un homme, Staline, et de son entourage. Les visages des personnages sont taillés à la serpe sur fonds verts, comme leurs uniformes, avec quelques touches de rouge, la couleur du drapeau, et d’ocre.
Alors que Staline agonise dans l’une des chambres de sa Datcha suite à une attaque cérébrale, tous les membres éminents du Comité Central complotent pour prendre sa place. Avec beaucoup d’humour mais sans concession, la peur et la crispation passent à travers les personnages, qu’ils soient de la famille, du gouvernement ou du peuple. Tous sont sous le joug de la terreur imposée par une dictature qui pousse à l’absurde (le respirateur artificiel de marque américaine impossible à brancher sur des prises russes incompatibles).
Quelques personnages tirés de l’Histoire méritent le détour, tels que Maria Yudina (pianiste admirée par Staline mais opposante au régime), Svetlana Staline, sa fille préférée, dont le fiancé a été envoyé au goulag par Staline qui réprouvait cette liaison amoureuse, ou son frère Vassili, complètement cinglé, mort dans des circonstances douteuses. Chacun d’entre eux pourrait faire l’objet d’un livre tant leur vie est romanesque et mériterait quelques recherches et lectures complémentaires.
Il en est de même pour des événements cités dans la BD mais non développés, comme la mort de la femme de Staline : suicide ou meurtre ? Ou l’affaire « des blouses blanches ». De quoi nourrir d’autres lectures.