Katsuhiro Otomo obtient le Grand Prix de la 42ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Cette récompense, la plus prestigieuse du palmarès du Festival, est pour la première fois attribuée à un auteur japonais, soulignant ainsi la place prise par le Manga dans l’histoire du 9e Art. Katsuhiro Otomo couronné, c’est le meilleur du Manga qui se voit ainsi légitimement célébré en Europe.
Katsuhiro Otomo dessine professionnellement très tôt, et signe dès les années 70 ses premiers récits courts, souvent d’inspiration SF ou Fantastique. Ainsi, Domu – Rêves d’Enfants (1981) se signale déjà par une maîtrise narrative et une science du cadrage remarquables pour un si jeune auteur. D’emblée, son travail exprime son goût de toujours pour le cinéma, qu’il va satisfaire par la suite en devenant également cinéaste.
Pour le jeune mangaka, c’est à partir de 1982 que le tournant s’opère véritablement. Le magazine Weekly Young entreprend un long récit post-apocalyptique : Akira. Vitesse, violence, drogues, rébellion, obsessions urbaines et fantasmes d’anéantissement (qui hantent de façon récurrente l’imaginaire japonais), Akira révèle un auteur qui en une seule œuvre bouleverse toutes les règles.
Akira, cette fresque démesurée, fascine par son sujet, ses personnages, ses ambiances, son design, et son exigence esthétique, qui dès sa publication en fait une œuvre culte du 9e Art. Admiré par ses pairs, son influence sera considérable dans le monde entier, et Katsuhiro Otomo devient l’un des principaux pionniers d’une percée décisive du Manga en Occident. Depuis Katsuhiro Otomo, la bande dessinée japonaise est perçue comme un élément incontournable du 9e Art planétaire.
Arigatō gozaimasu !