« Indian Palace » (2012) est un de ces petits films qu’on aime bien regarder pour se détendre et passer un bon moment. Il s’adresse plutôt à un public post-quarantaine, plus sensible sans doute aux préoccupations et aux émotions de leurs congénères en âge de partir à la retraite. Ou devrais-je dire, de quitter la société, et de faire le deuil d’un quelconque rôle à y jouer : quand on n’a plus de mari, plus de sex-appeal, plus d’économies, plus la santé ou plus de boulot, que faire de soi ?
Sonny Kapoor (Dev Patel, « Slumdog Millionaire ») a l’idée très drôle de « délocaliser » tous ces vieux dont l’Occident ne veut plus, pour leur offrir un Palais où mourir en paix. John Madden (Oscar en 1998 du meilleur film pour « Shakespeare in Love ») en fait le sujet de son film. Son talent réside à la fois en des dialogues extrêmement affinés qui font mouche à chaque fois, et il a l’intelligence de s’entourer d’acteurs (britanniques bien sûr) au talent reconnu : Judi Dench (Philomena), Bill Nighy (Good Morning England), Maggie Smith (Harry Potter) , Celia Imrie (Bridget Jones) et Tom Wilkinson (The Full Monty). Ceux-là ne se découvrent pas : ils ont déjà tous plus ou moins joué ensemble à diverses reprises, et on sent leur complicité, entre eux et avec le réalisateur. Ce qui nous rappelle le « Calendar Girls » du réalisateur Nigel Cole (2003) : même tribu d’acteurs, même thème (la retraite), même humour.
Un autre atout évident du film, c’est l’Inde, personnage à part entière. Celle-là même qui ne laisse personne indifférent (et surtout pas le personnage de Penelope Wilton !) : tous les ingrédients sont réunis pour assurer le spectacle du choc culturel qui nous vaut cette réplique savoureuse : « Ce que je n’arrive pas à prononcer, j’évite de le manger en général. ». Les vieux sont grincheux, exigeants et râleurs, c’est bien connu. On assiste alors à une transformation des personnages sous l’effet de ce nouvel environnement, à l’issue de laquelle chacun trouvera sa nouvelle place.
En plus d’être une comédie sympathique et intelligente, « Indian Palace » fait partie de ces films qui méritent d’être ajoutés à la « Cinéma Playlist », de ces films « qui font du bien ». Il est plein de joie, d’espoir, de foi en la vie et d’ondes positives. Ce sont ces films-là qu’on a plaisir à voir et revoir, quand on a un petit coup de blues : « A la fin de l’histoire, ça finit toujours par s’arranger. Si ça ne s’est pas arrangé, c’est que l’histoire n’est pas terminée ! ». Et on a vraiment hâte de repartir séjourner au Marigold Hotel pour un « Indian Palace 2 », dont la sortie en France est prévue le 1er avril 2015. Avec un petit bonus : Richard Gere au casting…