On l’adore ! Depuis « Mommy », la révélation de 2014, les aficionados se sont rués sur sa filmographie pour rattraper leur retard.
Petit génie qui nous vient du Québec, à tout juste 20 ans, Xavier Dolan se fait remarquer lors de « La quinzaine des réalisateurs » (qui récompense les nouveaux talents) avec son film « J’ai tué ma mère » en 2009. Chouchou de Cannes, et de nous aussi, il ne cesse de nous épater chaque année, abonné semble-t-il au Festival… On le retrouve partout : la voix québécoise de Harry Potter, c’est lui. Celle de Twilight, aussi. Xavier Dolan a ainsi doublé plus de 150 films et séries ! Un acharné du travail, mais pas que, car il faut préciser que le petit Xavier est tombé dans la marmite quand il avait quatre ans. Fils d’un papa comédien, il enchaîne les publicités, puis les longs métrages, puis les séries. Vous recherchez un enfant, un ado pour jouer dans votre film, votre série ou votre pub ? Pas de problème. Il y a Xavier…
Pour la réalisation de son deuxième long métrage, « Les amours imaginaires », Xavier Dolan a créé sa propre boîte de production « Sons of Manual », en hommage à son père Manuel Tadros. La fourmi sait ce qu’elle fait et où elle va, visiblement très bien conseillée. Et le voilà reparti pour Cannes. Huit minutes d’ovation et d’applaudissements. Incroyable ! Du coup, forcément, un peu comme avec Tarantino, on attend impatiemment le film suivant. Sauf que là, pas besoin d’attendre deux ans. Xavier Dolan fait tout plus vite que les autres. Même les films… En 2011, il se lance dans son troisième long métrage « Laurence Anyway » : l’histoire d’un transgenre et de sa compagne dans les années 1990. La critique le qualifie de « meilleur film de Dolan », avec « une énergie cinématographique à couper le souffle. Nous avons été honorés de pouvoir regarder ce grand génie à l’oeuvre » déclare le jury du film de Toronto qui lui décerne le Prix du meilleur film canadien à l’unanimité. Rien que ça. On dirait que plus Dolan fait de films, meilleurs ils sont. Autant ne pas se priver.
La consécration ultime arrive en 2014 à Cannes, avec le film « Mommy ». Xavier Dolan reçoit un Prix ex-aequo avec l’un des papes de la nouvelle vague, Jean-Luc Godard. Se retrouver ainsi en compétition avec l’un des plus fameux réalisateurs de l’histoire du cinéma français, le père de « Pierrot le Fou », « A bout de souffle » ou « Le Mépris », quel fierté ! L’année suivante, il revient à Cannes pour juger les films des autres, dans le jury cette fois, et aux côtés des frères Coen, excusez du peu, et de son ami Jake Gyllenhall. Finalement, Cannes, c’est un peu devenu chez lui.
Et voici venue 2016, l’année de son sixième film. L’année de son cinquième passage à Cannes.
Le casting du film en compétition « Juste la fin du monde » est hallucinant : Vincent Cassel, Marion Cotillard, Nathalie Baye, Gaspard Uliel, Léa Seydoux. Vincent Cassel dans un film de Xavier Dolan : on brûle de le voir. Un tel duo, c’est du petit lait. C’est irréel. Les cinéphiles, fans de Dolan ET de Cassel vont mourir sur place. C’est tellement improbable, qu’on en a peur d’être déçus.
Si en plus on nous annonce qu’en 2017, un autre Dolan va sortir cette fois avec Susan Sarandon, Jessica Chastain, la très subtile oscarisée Kathy Bates (« Misery », « Beignets de tomates vertes », « Primary Colors », « Monsieur Schmidt ») et Kit Harington (« Games of Thrones »), on se met à se dire qu’on est des petits veinards. Monsieur Dolan peut choisir ses acteurs. Et il ne se prive pas de piocher parmi les plus grands et les plus demandés du moment. Il semblerait que tourner avec Dolan aujourd’hui, ce soit comme tourner avec Woody Allen autrefois : ça ne se refuse pas !
Que les médias arrêtent donc de nous parler de Kristen Stewart. La star 2016 à Cannes, la véritable star, c’est et ce sera Xavier Dolan. A n’en pas douter.
Dolan parle de son film « Juste la fin du monde » sur la tv québécoise.
Site Officiel du Festival de Cannes