La Compagnie XY existe depuis dix ans. Formée en 2005 à l’initiative d’Abdel Senhadji et de Mahmoud Louertani, deux enseignants acrobates voltigeurs intervenant dans le cadre de la formation artistique en portés acrobatiques à l’Ecole de Cirque de Lomme dans le Nord. Ils décidèrent de monter un spectacle avec leurs élèves, avec pour idée de départ la transmission du flambeau.
Le spectacle « Il n’est pas encore minuit… » est le troisième de la Compagnie XY, après « Laissez porter » en 2005 (six acrobates) et « Le grand C » (17 acrobates) en 2009, joués dans le monde entier avec pas moins de 500 représentations. La troupe est maintenant un collectif de 22 acrobates et voltigeurs qui offrent une prestation très originale entre danse (présentation dans le cadre de la Biennale de la Danse à Lyon) et cirque, avec des tableaux toujours plus hauts, toujours plus risqués. Beaucoup d’adrénaline dans ce spectacle, mais aussi beaucoup de bonne humeur et de sourires. Les portés à 22 montent, montent à la fois en hauteur, en concentration et en tension, avec fluidité et légèreté, ce qui est le propre de cet art : faire croire au public que c’est facile. La troupe présente de véritables tours humaines très impressionnantes, d’où les femmes tombent comme des plumes tandis que les hommes s’éjectent dans les hauteurs d’un coup de bascule quand ils ne servent pas d’appui à des équilibres improbables.
La prestation est courte, un tout petit peu plus d’une heure, mais intense. Elle permet de redécouvrir avec bonheur le « Lindy hop », cette danse de rue née dans les années 1920 à Harlem auprès de la communauté noire-américaine, en parallèle avec le jazz et plus particulièrement le swing. Le collectif a travaillé inlassablement près de dix heures par jour, dans une salle du théâtre d’Elbeuf en Haute Normandie, mise à leur disposition et où ils ont élu résidence avant la première mondiale du spectacle en mai 2014. Au programme : échauffement, musculation, répétition des figures avec chacun sa spécialité sur la tête, sur un bras, sur les épaules, à raison de cinq heures d’entraînement physique par jour afin d’ajuster les portés collectifs.
David Badi Hernandez : « Il y a toujours des parades. Ce ne sont pas des figures à nu, sans personne autour. Si on tombe, il y a des porteurs en permanence tout autour qui peuvent intervenir donc, on peut se tordre le bras mais on ne va pas arriver à sec au sol. »
Prendre des risques ensemble pour expérimenter le champ des possibilités de l’acrobatie, en enveloppant le tout dans une proposition artistique poétique, voilà le pari de la troupe. Pari réussi.
Du 18 novembre au 27 décembre 2015 à La Villette à Paris et du 13 au 15 février 2016 à La Criée à Marseille.
Durée du spectacle : 1h10
Spectacle à partir de 6 ans