Réalisé par John Crowley, « Brooklyn » raconte l’histoire d’Eilis Lacey, une jeune Irlandaise qui décide de quitter sa mère et sa sœur avec lesquelles elle vit dans la maison familiale pour émigrer aux Etats-Unis et tenter sa chance, rêvant d’une vie plus gaie et plus moderne. A travers elle, ce sont tous les migrants partis vers le Nouveau Monde dont on nous conte l’histoire, leur souffrance de quitter famille, terre, patrie, amis et leur déchirement entre l’ancien et le nouveau, le passé et l’avenir, la fidélité et l’espoir.
La photographie est classique et impeccable, les acteurs simples et touchants, le scénario profond sans jamais tomber dans la mièvrerie. Les personnages ont été choisis avec soin, issus de milieux modestes pour que le spectateur puisse facilement s’identifier. On est loin des grandes démonstrations avec force vedettes et têtes d’affiches évoluant dans des familles aisées.
« Brooklyn » nous raconte ceux qui ont fait l’Amérique, tous ces gens partis de rien, avec juste une valise et leurs rêves : l’amour, une famille, un pavillon neuf sur un terrain dans ce qui deviendra un lotissement. Et dans tout le film la présence acidulée des années 1950, des robes aux voitures couleur bonbon, comme pour mieux rompre avec les tons ternes et durs de l’Irlande. Brooklyn est un film sensible et tendre.