Dix ans déjà que Disclosure nous délivre son electro, redoutablement efficace, faisant ainsi se relever de ses cendres une House Music que l’on croyait presque tombée aux oubliettes ; celle des 90’s, sous l’égide, à l’époque, des Masters At Work ou des Kings Of Tomorrow.
Virevoltante, positive, fondée sur l’omniprésence de la basse et des vocals, la House de Disclosure, avant tout mélodique et enjouée, n’a de cesse que de contrebalancer certains courants actuels, toujours plus déprimants et froids. Car le secret de Guy et Howard Lawrence est d’allier les mouvances electro et dance à une musique plus pop, en allant d’ailleurs jusqu’à reprendre la structure classique d’une chanson, avec couplets et refrain. Et le résultat est imparable…
En 2013, les deux frangins, originaires de Reigate, au Sud de Londres, nous livrent avec leur premier album « Settle » une série de tubes absolument prodigieux. Des hymnes electro qui s’enchaînent comme des perles, entêtants, efficaces, aériens, alliés à des featurings de tout premier choix, entre Sam Smith, Aluna George, Eliza Doolittle ou Jamie Woon, font de cet opus un petit chef d’œuvre du genre. A ce niveau de qualité, on peut presque parler de miracle. Tout y est élégant, bien agencé et construit à la perfection.
« Settle » s’affirme ainsi comme un bel ensemble de chansons pop, avec un morceau en ouverture qui donne le ton, « When A Fire Starts To Burn ». A l’écoute de ce titre, je vous mets d’ailleurs au défi de ne pas avoir envie de vous lever instantanément et d’entrer en transe. Disclosure alternent ensuite morceaux de bravoure, rythmes plus lents, pour terminer en irrésistible apothéose. On pourrait les comparer, voire même les considérer comme les dignes héritiers, non seulement des Masters At Work ou des Kings Of Tomorrow, qui ont rayonné sur les dance floors du monde entier comme sur les platines des DJs durant les années 90, mais aussi du duo britannique Pet Shop Boys.
Sept ans plus tard, à la réécoute de « Settle », il subsiste une vraie évidence de pureté et de fraîcheur, comme si tout y coulait de source. L’album qui lui succède deux ans plus tard, « Caracal », est résolument encore plus pop. De nombreux LP, titres originaux ou remixes vont ensuite s’enchaîner, auxquels on peut ajouter de prestigieuses collaborations. Des récompenses et des critiques élogieuses vont jalonner le parcours du groupe, tels des parterres de fleurs, enluminant harmonieusement la discographie des deux frangins, résolument sevrés aux ambiances festives et un brin nostalgiques ; la nostalgie d’une époque qu’ils n’ont pourtant pas connue, mais seulement fantasmée. Le plein pouvoir de l’imagination et du talent fera le reste…
C’est à la fin de ce mois d’août 2020, le 28 précisément, que paraîtra le troisième album de Disclosure, « Energy », avec onze nouveaux titres, dont trois seulement sont pour l’instant en pré-écoute. Une nouvelle tendance semble déjà vouloir se dégager de l’ensemble, avec des ambiances toujours aussi festives, mais qui revendiquent clairement des racines afro et sud-américaines. Un nouveau chemin, certes, mais plus que jamais cette envie de feu et de sève.
Longue vie à la House !
A présent, retrouvons Disclosure en 2013, a l’occasion de la « Settle Boiler Room Album Launch Party »…