Découvert en première partie de Kool and the Gang ou encore James Hunter, Antoine Holler est un artiste rare formé sur les meilleures scènes de Chicago. Auteur-compositeur et interprète, il a collaboré avec de nombreux artistes, de Charles Pasi (Blue Note Records) à Lucky Peterson, en passant par Carla Bruni.
Né à Paris, Antoine Holler commence à jouer de la guitare à 12 ans. Gamin, c’est le film « The Blues Brothers » qui sert de déclencheur. Au-delà des poursuites de voitures, il y découvre le blues et c’est un véritable choc. Ses références absolues sont BB King, Jimi Hendrix et Buddy Guy. A 18 ans, il décide de faire de la musique son métier et part à Chicago, aux racines mêmes de sa passion.
Chicago, la ville qui concentre alors la crème du blues, des stars aux clubs mythiques… C’est là-bas qu’Antoine Holler va poser ses valises pendant un an, et se confronter à ce monde auquel il rêve tant d’appartenir. Il y est non seulement accueilli à bras ouverts et respecté, lui, le petit Frenchy sorti de nulle part, mais a la sensation étrange d’être « presque chez lui ».
« Dans les années 90, il y avait ce phénomène des guitar heroes. Mark Knopfler, Eric Clapton, Slash… Et il se trouve que tous les musiciens que j’admirais étaient avant tout des guitaristes. »
Avec son comparse Charles Pasi, Il partent à la découverte des clubs, là même où bat le coeur de la ville et où il feront leurs premières armes, en participant à tout ce que Chicago compte de jam sessions et de boeufs improvisés. Ils auront l’occasion de partager la scène avec de grands noms tels que Willie Kent, Melvin Taylor, Jimmy Burns ou Charlie Love.
A son retour en France en 2005, Antoine Holler participe à la composition et l’enregistrement du premier album de Charles Pasi, « Mainly Blue ». Les dix titres de ce premier opus sont presque tous signés par les deux potes, et prouvent que le blues hexagonal recèle avec ces deux jeunes musiciens en devenir des auteurs-compositeurs au talent et à la fraîcheur indiscutables.
Après avoir accompagné Carla Bruni pendant deux ans, sur la tournée qui a suivi la sortie de son deuxième disque, « No Promises », Antoine Holler enregistre à son tour son premier album, « Love In Stereo » en 2009, désormais seul aux commandes. Et il faut reconnaître que ce disque est une bien agréable découverte, tant il nous réserve quelques belles surprises. Les compos, tout d’abord, car les dix titres proposés ici (+ l’interlude) sont signés par le chanteur / guitariste. C’est dire déjà la patte du bonhomme…
« Ces deux années en tournée avec Carla Bruni ont été très formatrices, en tant que musicien accompagnateur, entre concerts et passages télé, mais ça m’a encore plus déterminé à mener à bien mon propre projet. »
Côté couleur musicale, « Love In Stereo » est un opus teinté dans le bleu le plus pur, avec un mélange électro et acoustique du plus bel effet. Côté musiciens, l’épine dorsale est assurée par Jimi Sofo à la basse, Yoann Schmidt à la batterie et Fred Dupont aux claviers, renforcée sur plusieurs titres par l’excellent K-Led Bâ’ Sam à la slide sur « Introducing the Moon », le subtil et talentueux Damien Cornelis aux claviers sur « Love In Stereo », le Bass-Master Clive Govinden et… l’incontournable Charles Pasi à l’harmonica sur deux titres, « Money Won’t Bring You Pride » et « Easy Way, Easy Go ».
« Côté jeu de guitare, Antoine Holler fait étalage de tout son talent sans en rajouter, restant dans la subtilité et la finesse, et sans jamais chercher à vous aligner de solos trop longuets, pour démontrer à ceux qui en douteraient qu’il maîtrise autant sa six cordes que les grands guitaristes qu’il admire. » (Frankie « Bluesy » Pfeiffer pour Blues Magazine)
En 2014, Antoine Holler sort son Ep « No Regrets ». Un disque beaucoup plus marqué au sceau du folk et de la pop que son premier album, qui nous fait découvrir d’autres facettes de son talent. Son timbre de voix métissé et la sensibilité de son jeu de guitare vous transportent au travers de mélodies contagieuses et élégantes. Au croisement du jazz, du blues et de la soul, la musique d’Antoine Holler dépasse les frontières et les styles.