A l’instar d’un réalisateur comme John Carpenter, Joe Dante, c’est une sorte de papa gâteau pour des générations entières qui, sans trop en avoir conscience, ont fait leurs premiers pas dans la cinéphilie dans les années 80. Et ce premier pied posé en salle le fut pour des films tels que « Gremlins », « Explorers », « L’aventure Intérieure », « Hurlements », ou avec Carpenter, pour « The Thing », « Fog », « New York 1997 », « Jack Burton », etc…
Voir aujourd’hui « The Hole », c’est redécouvrir ainsi un petit film sorti comme ça, au débotté, sans faire de bruit… On se dit tant pis, ou tant mieux, ou encore c’est la vie, c’est comme ça. On argumente alors, avec notre petit snobisme mi-nostalgique mi-mélancolique sous le bras, et on crie à la face du monde que c’était mieux avant, que c’était ceci, que c’était cela… Car le film en question, sorti pourtant en 2009, possède en effet encore de ce lustre-là. Il paraît lui aussi un peu désuet, forcément, tant les effets ne sont pas plus appuyés que ça. Mais il n’y a en tout cas aucun cynisme dans la démarche.
Avec son petit budget, Joe Dante remplit son sac à malice à rabord de toutes les thématiques qui lui sont chères. Il parvient avec trois bouts de ficelle à capter la magie d’une époque, un beau geste pour la forme, une élégance, là, droit au coeur, exactement ce qu’avait manqué Abrams avec son film « Super8 » et de gros moyens déployés ; Abrams qui lui aussi se croyait obligé de rendre hommage à ce cinéma-là.
« The Hole » ne pourra donc que plaire à un certain public qui croira reconnaître un vieil ami parmi une foule d’anonymes.
Hubert Touzot : Photographe dévoreur d’images