« No Country For Old Men » : le 12ème film des frères Coen, quatre fois oscarisé, dont meilleur film et meilleur scénario adapté (du roman éponyme de Cormac McCarthy).
Un très bon scénario (ce qui n’est pas toujours le cas chez les frères Coen) qui de fait, met en valeur le génie et l’art du cinéma des frères Coen. Cette fois on n’a pas juste les acteurs, ou juste l’humour décalé, ou juste le 400ème degré : on a le package pour un super film. Probablement le film le plus abouti des frères Coen.
Tout y est, réglé, millimétré. Plusieurs scènes sont depuis devenues d’anthologie. Un vrai régal pour les yeux, avec une photo impeccable. Pour le cerveau, avec un scénario qui prend son temps pour faire durer notre plaisir et montrer qu’il ne fait pas semblant. Pour le plaisir de se délecter d’un humour qui ne se voit pas mais qu’on sent bien partout et derrière tout.
L’avancée dans l’histoire suit celle de Llewelyn Moss vers son destin. Un jour de chasse dans le désert, il tombe sur une fusillade après un échange de drogue qui a mal tourné et s’empare de la mallette d’argent. Pas de musique à effets sonores en fond, pas de couleurs claquantes qui détournent nos yeux du personnage ni de décors grandioses qui feraient diversion. Juste l’histoire, les acteurs (Javier Barden, grandiose), des personnages archi-ordinaires placés dans une situation extra-ordinaire par le pur fait du hasard et enfin, pour pimenter le tout, un psychopathe frigide tout droit sorti de nulle part.
En fil rouge, comme très souvent chez les frères Coen, un Tommy Lee Jones en shérif qui décrypte pour nous leur cinéma : le macabre des faits divers, le « tout ça pour de l’argent » déjà entendu dans Fargo comme autant de « non-sens ». Avec le sentiment que cette fois, il n’y a plus « le courage d’en rire ».