En juillet dernier, la Galleria Civica di Modena démarrait une campagne de crowdfunding afin de financer une exposition prévue en septembre, “Jamie Reid. Ragged Kingdom”, dédiée au travail de Jamie Reid.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Jamie Reid (né en 1947) est un artiste graphiste britannique engagé, lié au situationnisme et aux mouvements anarchistes britanniques. Dans les années 60, il fréquente les cours d’art du Wimbledon Art College à Londres. C’est à cette époque qu’il rencontre Malcom MacLaren, le futur manager et gourou des Sex Pistols. Il se fait connaître du grand public en 1977, en concevant toute l’esthétique graphique du mouvement Punk naissant. Ses œuvres les plus connues sont les pochettes des albums des Sex Pistols : « Never Mind the Bollocks » et « Here’s the Sex Pistols », ainsi que les 45 Tours « Anarchy in the UK », « God Save The Queen », « Pretty Vacant » et « Holidays in the Sun ».
Les visuels de ces pochettes sont depuis devenus l’expression iconique de cette esthétique Punk, notamment au Royaume Uni, et marquent du même coup la naissance officielle du courant. Son oeuvre se compose principalement de collages, plus particulièrement de lettres découpées dans les titres des journaux, sur le mode de la demande de rançon, et s’inspirant tant du Dadaïsme que de l’économie de moyens propre au mouvement Punk, le fameux « Do It Yourself ».
L’exposition “Jamie Reid. Ragged Kingdom” regroupera sur un niveau entier du Palazzo Santa Margherita, à compter du 12 septembre 2014, une soixantaine de dessins, peintures, graphiques, designs ou photographies, en offrant un condensé le plus exhaustif possible de la carrière de Jamie Reid, depuis ses premières productions d’agitation ou de propagande parues dans le très radical « Suburban Press » jusqu’aux dernières collaborations avec les mouvements des Pussy Riot ou Occupy, en passant bien entendu par les quatre années de travail avec les Sex Pistols (1976 à 1980).