Jay Adams, la légende absolue du skateboard, est décédé le 14 août 2014 d’une crise cardiaque au Mexique. Il avait 53 ans.
Après Shogo Kubo et Bob Biniak, c’est un autre seigneur de Dogtown, et membre du collectif de skaters californiens Z-Boys, qui disparait.
Dogtown, quartier de West L.A., coincé entre Venice, South Santa Monica et Ocean Park, matérialise le bout de la Route 66, et la fin du rêve américain… Dogtown n’est pas tout à fait ce qu’on peut qualifier de spot touristique. Dans les années 70, c’est ni plus ni moins qu’un bidonville séparé des quartiers huppés de Santa Monica par une frontière invisible. Celle du tout-puissant dollar…
C’est donc à Dogtown qu’en 1975, une bande de gosses va révolutionner la pratique de la « planche à roulettes », et poser les bases du skate moderne. Lors de la grande sécheresse qu’a connu la Californie cette année-là, les Z-Boys écument les environs, repèrent et investissent les piscines vides, voire qu’ils vident eux-mêmes, pour les transformer en skate parks éphémères. Ephémère, ça signifie ici ouvert jusqu’à l’intervention de la police…
Jay Adams était surnommé « The Original Seed », la graine originelle… Il était sans conteste le plus doué d’entre tous, mais probablement trop jeune à l’époque pour réaliser l’ampleur de son talent, et envisager tout ce qu’il aurait pu en tirer. Jay Adams aurait pu gagner beaucoup d’argent, mais c’était un pur. Il ne voulait que skater…
En 2001, Stacy Peralta, un autre Z-Boy, rendait hommage à ses camarades, en réalisant le documentaire « Dogtown & Z-Boys » revenant sur les débuts du skateboard dans ce quartier de Los Angeles en 1975, avec des commentaires de Sean Penn.
Et le chapitre consacré à Jay Adams semble d’un coup tellement prémonitoire…
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